Mon enfant a un dys… C’est grave ?

La plupart du temps, les parents sont inquiets pour l’avenir de leur enfant, d’autant que plus le trouble est sévère, plus les parents s’inquiètent. Plus rarement, certes, il y en a d’autres qui ne voient pas de problème, ni dans l’immédiat ni pour l’avenir.

Il m’est effectivement arrivé d’entendre des parents dire qu’ils ne voient pas les difficultés de leur enfant comme un « problème » au quotidien.

Par contre, ce qui peut parfois les déranger, c’est le regard des autres. En particulier, celui du système éducatif et des enseignants. Entendre constamment que son enfant est turbulent, inattentif, qu’il passe son temps à se disputer avec les camarades, peut devenir pénible, si ce n’est source de souffrance pour toute la famille. Les membres de la famille se sentent pris en défaut et ont du mal à trouver une solution pérenne.

Mais on peut effectivement se demander ; qu’en est-il vraiment ? Est-ce vraiment grave d’avoir une dyslexie, une dysgraphie ou un trouble développemental du langage (anciennement appelé dysphasie) ? Y a-t-il des troubles plus graves que d’autres ? N’est-ce pas normal pour les enfants de passer leur temps à se disputer puis à se réconcilier ?

Il y a plusieurs réponses possibles. La bonne n’existe pas, à mon avis, mais il est important de voir les bénéfices dans chaque situation, tout comme les limites qu’un trouble peut imposer à une personne s’il n’est pas correctement pris en charge.

De manière générale, c’est le cadre dans lequel l’enfant grandit qui va déterminer s’il y a effectivement des bénéfices associés au trouble. Par exemple, un enfant réactif et hyperactif pourrait utiliser ces caractéristiques à son avantage.

Un enfant avec des intérêts restreints pourrait développer des compétences spécifiques dans un domaine donné. Un enfant dyslexique qui souhaite devenir romancier ou éditeur aura un peu plus de challenge, mais ce n’est pas impossible, surtout avec le développement des nouvelles technologies.

Dans tous les cas, un dys ou tout autre trouble apparaissant dans l’enfance n’est pas forcément une condamnation.

Toutefois, il y a des aspirations qu’un parent, une famille ou la société en général projettent sur l’enfant. Ces aspirations peuvent être réalistes et réalisables ou parfois hors d’atteinte. Ce qui compte, c’est qu’elles existent et que l’enfant les ressente.

L’enfance est une période de développement et de formation qui permet de poser les fondations pour que l’individu devienne un membre actif de la société.

Mais ce n’est pas tout. C’est une période d’explorations, de jeux, d’apprentissages. La qualité des relations que l’on forme durant cette période peut déterminer notre santé pour le restant de notre vie. De plus, les croyances sur le monde que l’on forme à cet âge sont le socle sur lequel se base la perception même de la vie et de notre environnement physique et social.

Ce qui est primordial est de mettre en place les facteurs pour une enfance épanouie et globalement positive.

Un dys n’est qu’un paramètre parmi d’autres. Le système de santé et éducatif, le cadre légal et éthique de la société, les opportunités socio-économiques, etc. sont tout autant de paramètres déterminant le bien-être d’un individu.

Dans ce programme, nous avons choisi de proposer des objectifs universels : dans un prochain poste, nous parlerons plus en détail des objectifs de l’ONU, dont celui d’une « bonne santé » (traduction littérale de « good health ») et de la promotion du bien-être de la population mondiale.

C’est en effet sur la promotion de ces deux objectifs que nous allons concentrer nos efforts. C’est en effet le but de l’enfance et de la vie d’adulte que nous avons choisi. Cet objectif est suffisamment modulable et adaptif pour convenir à un large groupe, aussi divers qu’il soit.

Cependant, notez bien que c’est à chaque individu de choisir le but de sa vie, qu’il ait une composante par exemple religieuse ou non, ou un objectif basé sur la productivité ou la liberté d’explorer le monde, etc. Le bien-être et la bonne santé semblent suffisamment universels et intuitifs pour répondre à un besoin humain de base.

Le deuxième objectif que nous visons est une « éducation de qualité« . Nous ne pouvons changer le système éducatif, mais nous souhaitons exercer une influence sur le long terme afin de mieux intégrer la recherche, notamment en sciences cognitives, dans les cursus.

Par exemple, l’un de mes enseignants m’a fait remarquer que le système éducatif s’évertue à enseigner l’allemand avec la même méthode depuis des années, avec des résultats plus que médiocres.

En effet, combien de Romands parlent correctement l’allemand? Si cette méthode est valide, pourquoi, après 6, 7, 8 ans d’enseignement, nous ne sommes que très peu à parler couramment cette langue?

Mon professeur l’expliquait par l’absence d’apports des connaissances en sciences cognitives dans le système éducatif. Nous explorerons l’utilité des sciences cognitives plus en détail dans le chapitre qui y est consacré (OPT 1 – Théorie). Cette perspective est toutefois marquante.

S’il y a une chose à retenir de cet article, c’est la suivante : le système éducatif bénéficierait d’une remise à neuf progressive, pour certains aspects. Une meilleure compréhension et intégration des recherches sur le lien entre l’apprentissage et le cerveau pourrait apporter des solutions, notamment lorsqu’il y a un dys associé.

Finalement, pour répondre à la question initiale: il n’y a aucun problème à ce qu’un enfant ait un ou plusieurs troubles neurodéveloppementaux, tant que la société et le système éducatif peuvent répondre correctement aux besoins de l’enfant.

Toutefois, si la société ne peut répondre aux besoins de l’enfant, tout en ayant des attentes élevées envers l’adulte qu’il sera ou l’enfant qu’il est, ceci peut créer un obstacle difficilement surmontable.

Avec cette communauté Isan, nous pouvons poursuivre les objectifs de l’ONU de renforcer les fondations pour un système éducatif de qualité tout en veillant au bien-être des enfants.

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