Perspective sur les TND et les conditions parfaites

A child seated on the floor using colored pencils to draw on paper, showcasing creativity.

Des troubles en évolution

Depuis plus de 20 ans, les troubles neurodéveloppementaux tels que le déficit d’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) ou le trouble du spectre de l’autisme (TSA) ne cessent de faire parler d’eux. Les questionnements ne cessent pas: « Sommes-nous en train de surestimer la prévalence de ces troubles? » « Quelles sont les causes ? » Ou encore, « Peut-on en guérir? »

Les réponses sont en cours d’élaboration, notamment grâce au rapide développement des neurosciences et des technologies médicales. Ceci nous laisse encore pour quelque temps dans la voie de la découverte, de l’incertitude et surtout de l’optimisme. Avec beaucoup de chance, d’ici quelques années, les meilleures approches seront connues et adoptées pour que ce qu’on qualifie de « troubles » actuellement ne soit perçu que comme de simples divergences. En somme, une autre manière d’être avec des forces et des limites.

Qu’est-ce qu’un trouble neurodéveloppemental?

À votre avis, de quoi s’agit-il?

Pour simplifier, nous estimons que c’est un trouble dont les origines sont à la fois biologiques (neuro) et environnementales (développementales). Ceci fait qu’une grande partie du trouble et des symptômes qui y sont liés échappe au contrôle de l’enfant, de sa famille et des thérapeutes. Cependant, l’avantage de ces troubles, en comparaison avec une maladie purement génétique (rare), par exemple, est que nous pouvons agir sur l’autre partie, celle qui dépend de l’environnement de l’enfant.

En offrant un cadre stimulant et optimisé spécifiquement pour renforcer les ressources et limiter l’impact des difficultés, nous pouvons aider l’enfant à avoir une courbe de développement optimale. Et ceci, malgré l’aspect biologique qui est plus ou moins fixe. C’est donc une bonne nouvelle.

Comment créer les conditions parfaites?

Malheureusement, nous ne les connaissons pas encore. Nous pouvons toutefois imaginer les conditions idéales et tenter de nous en approcher du mieux que nous pouvons. Un cadre à la fois rassurant et stimulant permet à l’enfant d’explorer son environnement, ses capacités et l’interaction entre ces deux éléments afin d’avoir un retour d’information utile.

Imaginer un enfant qui s’apprête à apprendre à marcher. Il est porté par une envie naturelle de se mettre en mouvement, tout en étant confronté à la peur d’échouer ou de tomber. Le cadre doit être suffisamment rassurant, donc on tend la main à l’enfant, on le tient fermement jusqu’à ce qu’on sente que ses muscles sont suffisamment forts pour le stabiliser. Si on ne le soutient pas, il mettra beaucoup plus de temps à parvenir au but.

Toutefois, si on limite ses capacités à s’accrocher aux meubles pour se mettre debout, de peur qu’il tombe, nous l’empêcherons de tomber, mais également de gagner en autonomie en testant ses propres ressources et les objets qui l’entourent.

Les conditions idéales sont donc celles où le soutien existe et est disponible, tout en permettant une confrontation directe avec le monde extérieur. Dans une séance de thérapie, cela correspond à une préparation minutieuse du contexte d’apprentissage: le temps pour chaque activité, les résultats escomptés et les mesures mises en place pour y parvenir.

Ceci pourrait être une guidance physique pour commencer (exemple du découpage), puis progressivement passer à une guidance verbale pour finalement laisser l’enfant autonome dans l’activité et le stimuler à évaluer sa satisfaction face au résultat de l’activité. La satisfaction est une mesure très importante et parfois beaucoup plus utile que les résultats visibles et objectifs. Par exemple, nous tenons compte d’un découpage imprécis, mais dont l’enfant est satisfait, car il a fait de son mieux et il le sait.

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